Enquête en élevage et abattoir Doux

Le 06/09/2017

Enquête en élevage et abattoir Doux



35 jours d’élevage et 240 poulets tués à la minute

Semaine après semaine, les caméras de L214 ont filmé la croissance des poulets dans un élevage sous contrat d’intégration avec le groupe Doux, 1er producteur européen de volailles à l’export et notamment connu en France par sa marque Père Dodu.
Ces nouvelles images*, tournées en Vendée en mai 2017, sont typiques du mode de production dominant en France : 35 200 poussins, nés dans un couvoir du groupe, arrivent à 1 jour dans un bâtiment de 1 200 m2.

poulets Doux

* diffusées en exclusivité ce jour dans l’émission « Quotidien » de Yann Barthès

En seulement 32 jours (4 fois plus rapidement qu’en 1950), boostés par un accélérateur de croissance, ils atteignent le poids de 1,4 kg et sont envoyés à l’abattoir. Les poulets sont entassés à 29 par m2. Déformés, boiteux, déplumés, griffés, morts ou moribonds, les images sont sans appel quant à l’état général des oiseaux, qui payent au prix fort ce mode de croissance rapide et forcé. Sur les images, on constate également le parasitage important du bâtiment d’élevage (poux rouges et ténébrions) et l’utilisation de nourriture OGM (tourteau de soja).

→ vidéo de l’enquête commentée par Christine Berrou

→ photos de l’enquête

→ lire l’intégralité du rapport d’enquête

Un militant de l’association, équipé d’une caméra cachée, a également occupé quelques jours un poste d’accrocheur de volailles dans un des abattoirs du groupe, l’abattoir de Chantonnay en Vendée, où sont tués 200 000 poulets par jour. Les poulets sont suspendus par les pattes, vivants et conscients, à la cadence de 240 à la minute. Des carcasses de poulets, tombées par terre, sont parfois ramassées et suspendues de nouveau à la chaîne.

→ vidéo de l’enquête dans l’abattoir Doux

L214 lance aujourd’hui une pétition adressée au ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation (Stéphane Travert) ainsi qu’au ministre de la Transition écologique et solidaire (Nicolas Hulot) pour exiger la fin de l’élevage à croissance rapide des poulets. Aujourd’hui, 75 % des 800 millions de poulets élevés chaque année en France le sont dans des conditions intensives semblables à celles qui sont montrées dans cette enquête.
La sortie de ces nouvelles images coïncide avec la mise en place des premiers ateliers des États généraux de l’alimentation, dont un des objectifs consiste justement à proposer des pistes pour “accompagner la transformation des modèles de production pour mieux répondre aux attentes des consommateurs”.

→ lire la pétition

Pour Sébastien Arsac, porte-parole de L214 : « L’exploitation des poulets est représentative d’un modèle de production industriel qui considère les animaux comme des protéines sur pattes. La sélection génétique, la nourriture, la lumière… : tout est fait pour que la croissance des poulets soit la plus rapide possible, quelles qu’en soient les conséquences pour les animaux. Il y survivent dans une promiscuité extrême, à plus de 20 poulets par m2. C’est une course infernale qui n’a pas de limites. Les États généraux de l’alimentation ont pour ambition de transformer les modèles de production pour mieux répondre aux attentes des consommateurs, une bonne occasion pour sortir l’élevage français du modèle intensif dans lequel il est embourbé. Mais n’oublions pas que le pouvoir est aussi entre les mains des consommateurs et que la végétalisation de nos assiettes reste le moyen le plus sûr d’épargner de telles souffrances aux animaux. »

Contacts presse

Un élevage de Vendée et l’abattoir Doux de Chantonnay

L’enquête a été menée dans un élevage de Vendée sous contrat d’intégration avec le groupe volailler Doux. Les images ont été tournées entre fin avril et fin mai 2017.
Le site d’élevage compte deux bâtiments de 1 200 m2, comportant plus de 35 200 poulets chacun. Les poulets présents au moment de l’enquête étaient destinés à la filière export du groupe Doux. Ils ont été filmés à leur 3e, 12e, 19e, 26e, et 31e jour.
Les images d’abattage ont été tournées entre janvier et février 2017, à l’abattoir de Chantonnay qui abat 185 000 poulets par jour.
Le groupe Doux est le 1er producteur de volailles en Europe et 3e exportateur mondial du secteur, avec une présence dans plus de 100 pays.

→ Lire l’intégralité du rapport d’enquête

La souffrance des poulets

Sélection génétique, nourriture hyperprotéinée, accélérateur de croissance et conditions d’élevage font qu’aujourd’hui, les poulets grossissent 4 fois plus vite qu’en 1950. Résultat : des troubles cardiaques et respiratoires, des poulets boiteux et partiellement déplumés. Certains, n’arrivant plus à porter le poids de leur corps pour se déplacer vers les mangeoires, meurent de faim et de soif et les cadavres, quand ils ne sont pas ramassés, se décomposent au sol. En moyenne, en élevage standard, les poulets sont envoyés à l’abattoir à 35 jours et sont entassés à plus de 20 poulets par m2.
Ce mode d’élevage standard concerne environ 75 % des 800 millions de poulets produits en France chaque année. Les poulets sont de loin les animaux terrestres les plus exploités en nombre.

À propos de L214

L214 est une association loi 1908 tournée vers les animaux utilisés dans la consommation alimentaire (viande, lait, œufs, poisson). Elle articule son travail sur 3 axes complémentaires :

  • Rendre compte de la réalité des pratiques les plus répandues et les faire évoluer par des campagnes d’information. Agir en justice contre les pratiques illégales et travailler à l’évolution de la réglementation.
  • Faire connaître l’impact des productions animales sur les animaux et la planète et proposer des alternatives : diminution de la consommation de produits animaux, abandon de l’élevage intensif et transition vers l’alimentation végétale.
  • Nourrir le débat public autour de la place accordée aux animaux et soulever la question du spécisme.