Le 09/06/2017
L’OABA dénonce la mauvaise foi du directeur de l’abattoir
Suite aux images choquantes du gazage des cochons à l’abattoir de Houdan révélées hier par L214, l’Oeuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs (OABA) livre les résultats alarmants d’un audit réalisé dans cet abattoir le 13 mars dernier.
Dans un communiqué de presse publié hier, l’OABA dénonce la mauvaise foi du directeur de l’abattoir, M. Harang, après qu’il ait déclaré à la presse : “Notre machine à CO2 est en règle, elle a été homologuée avec l’aide de l’association de protection animale OABA”.
Pour l’association, connue pour conduire une expertise technique poussée dans les abattoirs, cette homologation “date de plus de 20 ans” et “ne saurait être utilisée comme justificatif de bon fonctionnement actuel”.
Au contraire, elle dévoile les résultats alarmants d’un audit réalisé dans cet abattoir le 13 mars 2017 par deux experts vétérinaires, en présence de l’inspecteur habituel de cet abattoir.
Cet audit a conduit à relever, pour l’ensemble de l’abattoir, 32 manquements à la réglementation de protection animale, dont 3 nécessitant une correction urgente.
La machine à gaz fait à elle seule l’objet de plusieurs manquements : une durée d’exposition au gaz insuffisante, une concentration en CO2 insuffisante au niveau des paliers intermédiaires, et une absence de contrôle de la durée d’exposition.
→ Lire le communiqué détaillé de l’OABA auquel l’ensemble des non-conformités sont annexées
Les résultats de cet audit confirment la défaillance des services vétérinaires dans leur rôle de protection animale en abattoir, déjà soulignée à plusieurs reprises par L214.
En effet, dans un rapport d’inspection d’avril 2016, on constate que la DDPP des Yvelines n’avait pas relevé ces manquements.
→ Consulter le rapport d’inspection d’avril 2016 de la DDPP dans cet abattoir
→ Consulter le communiqué de L214 de février 2017
→ Consulter le communiqué de L214 du 8 juin 2017
L’OABA dénonce également suite à cet audit le manque de réactivité de l’abattoir et des services vétérinaires, qui n’auraient pas répondu à 3 courriers successifs de l’association.
Par ce communiqué, l’OABA démontre de façon flagrante que les abattoirs cherchent des cautions pour rassurer le consommateur mais restent généralement inactifs pour mettre en place des mesures concrètes de corrections de leurs installations ou procédures.
La pétition lancée hier par L214, demandant au nouveau ministre de l’agriculture M. Jacques Mézard l’arrêt du gazage des cochons au CO2, a déjà reçu plus de 45 000 soutiens en l’espace de 24 heures.