Le groupe Panzani face à ses responsabilités
Mise à jour du 30 mai 2017 :
Le groupe Panzani s’engage à exclure les oeufs de batterie
Après le lancement, ce matin, d’une vidéo d’élevage de poules en cage et d’une campagne demandant au groupe Panzani d’exclure les œufs de poules élevées en cage, l’enseigne propriétaire des marques Panzani et Lustucru Frais a publié ce jour un engagement à parvenir à un approvisionnement alternatif aux cages au plus tard en 2025.
L214 salue la réactivité du groupe Panzani.
Pour Brigitte Gothière, porte-parole de L214 : « La décision du Groupe Panzani et de sa filiale Lustucru Frais contribuera à améliorer les conditions d’élevage d’un nombre conséquent de poules. La prise de conscience des enjeux éthiques liés à l’élevage des animaux a pris la forme d’un véritable mouvement de fond dans l’ensemble du secteur agroalimentaire. La disparition de l’élevage en cage, désormais programmée, reflète l’attention croissante portée par notre société à l’égard des animaux. »
La vidéo d’enquête mise en ligne ce matin et montrant la situation calamiteuse d’un élevage en cage de la société Les Oeufs Geslin située en Vendée fait l’objet d’une plainte de L214 pour mauvais traitement, déposée ce jour au TGI de La Roche-sur-Yon. Le groupe Panzani, reconnaissant s’approvisionner auprès de la société propriétaire de l’élevage, assure toutefois que les œufs de l’exploitation concernée n’entraient pas dans sa chaîne d’approvisionnement. Il a immédiatement suspendu ses approvisionnements auprès de son fournisseur et dépêché un audit par une société externe.

Le 30/05/2017
L214 rend publiques ce mardi les images alarmantes d’un élevage de poules en batterie appartenant à un fournisseur d’œufs du Groupe Panzani et de sa marque Lustucru Sélection. L214 a en sa possession les preuves de cette relation commerciale.
L’élevage, situé en Vendée, détient près de 160 000 poules en cages. Les images montrent des animaux dans un état déplorable et des conditions sanitaires exécrables :
– des poules extrêmement déplumées (certaines n’ont quasiment plus aucune plume),
– des parasites grouillant sur les oeufs,
– des poules blessées dans un état dramatique (cloaque purulent),
– des cadavres dans les cages, bloquant la circulation des oeufs.
L’élevage présente de plus des non-conformités avec la réglementation imposant certains aménagements dans les cages, comme la présence de litière.
L214 porte plainte contre l’élevage auprès du Tribunal de Grande Instance de La Roche-sur-Yon. Cette situation est une preuve supplémentaire, s’il en fallait une, que l’élevage en cage doit disparaître d’urgence. C’est pourquoi l’association demande au groupe Panzani de cesser de s’approvisionner auprès de tout élevage de poules en batterie. Elle lance ce mardi une pétition et une campagne d’information publique interpellant le n°1 des pâtes alimentaires en France.
→ La pétition sur panzani-lustucru.stopcruaute.com
Par ailleurs, le nombre d’entreprises du secteur alimentaire engagées à cesser de s’approvisionner auprès d’élevages en batterie ne cesse d’augmenter, amorçant un véritable tournant pour les élevages en France. À la différence du groupe Panzani, Barilla et Giovanni Rana, principaux concurrents de l’enseigne, sont tous deux engagés contre l’élevage des poules en cage.
→ Voir la liste des entreprises engagées contre les cages
L214 organise un rassemblement ce mardi à Paris, devant le centre commercial Italie 2, afin d’interpeller le Groupe Panzani et lui demander d’exclure les œufs de batterie de son approvisionnement. De 18h à 20h.
Des conditions d’élevage déplorables
Les images, tournées début mai 2017 dans un élevage vendéen de la société Les Oeufs Geslin, montrent des poules poussées aux limites de leur résistance physique et des conditions sanitaires alarmantes.
Dans un bâtiment contenant 80 000 poules (l’élevage compte deux bâtiments), des poules sont déplumées jusqu’à l’extrême. Des parasites prolifèrent sur les oeufs et sur les cadavres de poules gisant dans les cages. Certaines poules, gravement blessées, présentent un cloaque infecté et purulent. Les poules malades ou mourantes ne reçoivent aucun soin.
Ces images rappellent le scandale qui avait touché, en mai 2016, le Gaec du Perrat dans l’Ain, qui approvisionnait la marque Matines et dont les oeufs étaient vendus en grande distribution. L’indignation publique avait amené Matines à retirer 2 millions d’oeufs des rayons des supermarchés.
→ Enquête de mai 2016, GAEC du Perrat
Une plainte pour maltraitance est déposée ce jour auprès du Tribunal de Grande Instance de la Roche-sur-Yon.
Pour Brigitte Gothière, co-fondatrice de L214 : « Infliger une telle souffrance à des animaux ne peut se prévaloir d’aucune excuse, quand la majorité des citoyens se prononce largement contre l’élevage en cage. La situation de cet élevage est catastrophique, mais voyons plus loin : c’est l’élevage en batterie dans son ensemble qu’il faut abolir sans attendre. »
La politique du groupe Panzani dénoncée
Parallèlement à la révélation de ces images, L214 lance ce matin une campagne publique adressée au Groupe Panzani, détenant la marque Lustucru Sélection.
L’association a en effet obtenu les preuves que le groupe s’approvisionne en oeufs auprès de la société Les Oeufs Geslin pour la confection de ses pâtes fraîches.
Malgré plusieurs tentatives de contact de L214 avec le n°1 des pâtes alimentaires français pour encourager l’enseigne à adopter une politique plus attentive aux conditions de vie des poules, le géant agroalimentaire n’a jamais, jusqu’ici, accepté d’entamer un dialogue.
Brigitte Gothière : « Il nous semble important de mettre aujourd’hui ces images à disposition du public et le groupe Panzani devant sa responsabilité face à la cruauté de l’élevage en cage. Nous lui demandons de s’engager à exclure tous les œufs de poules élevées en cage de ses produits, comme l’ont fait ses principaux concurrents. »
La liste des entreprises engagées s’allonge
Les récents scandales touchant l’élevage en batterie et les attentes grandissantes des citoyens ont convaincu, en moins d’un an, de nombreuses entreprises du secteur alimentaire à exclure les oeufs de poules en cage de leur chaîne d’approvisionnement.
Carrefour, Leclerc, Auchan, Casino, Lidl, Aldi, etc. : presque toutes les enseignes de la grande distribution ont annoncé, ces derniers mois, leur engagement à ne plus commercialiser d’oeufs de poules élevées en cage, à date butoir (2020 ou 2025).
Tous les secteurs répondent aujourd’hui présent : l’hôtellerie (AccorHotels, InterContinental, Louvre Hotels…), la restauration collective (Sodexo, Elior, Compass…) et commerciale (Subway, Burger King…) et les produits élaborés (Barilla, Giovanni Rana, Lu, Amora…).
Les démarches de L214 auprès d’un grand nombre d’enseignes devraient encore permettre à la liste de s’allonger au cours des semaines qui viennent.