Les images à l’origine de la mobilisation de 45 députés et sénateurs
Pour Sébastien Arsac, porte-parole de L214 : « Ce procès relève du débat d’intérêt général. Des millions de poussins sont broyés vivants chaque année au premier jour de leur vie et traités comme de simples déchets. Un tel mépris des animaux ne s’accorde pas avec la reconnaissance du caractère sensible des animaux. Nous espérons que la justice sera au rendez-vous ! »
→ Le couvoir Saint François en images
Suite à l’enquête préliminaire, de nombreuses infractions et délits sont reprochés au couvoir par le procureur de la République*, notamment la destruction volontaire et sans nécessité d’animal domestique et le mauvais traitement envers des animaux. L214 s’est constituée partie civile.
Quoi : procès du couvoir St François
Où : Tribunal correctionnel, 32 rue de Denver, 29200 Brest
Quand : mardi 2 février à 13h30
* Destruction volontaire et sans nécessité d’animal domestique, mauvais traitement envers un animal, exploitation d’un établissement du secteur des sous-produits animaux non agréé, exploitation d’une installation classée pour la protection de l’environnement sans autorisation, non remise au service d’équarrissage de sous-produits animaux, traitement de cadavres d’animaux non autorisé, gestion irrégulière de déchets.
contact presse
Sébastien Arsac : 06 17 42 96 84
Johanne Mielcarek : 06 02 37 02 60
Les pratiques du couvoir St François
Les images diffusées par L214 ont été fournies par un employé qui a voulu témoigner. Ce témoignage est confirmé par les nombreuses auditions d’autres employés entendus dans le cadre de l’enquête préliminaire ainsi que par des documents obtenus lors d’une perquisition conduite dans les locaux du couvoir.
Concernant l’étouffement des poussins dans des sacs poubelle, un procès verbal tiré du dossier pénal indique :
« sur l’ensemble des factures fournies par le couvoir Saint François pour l’année 2014, concernant la vente de poussins morts nous obtenons les informations suivantes :
103 sacs de 500 poussins morts, donc étouffés, ont été vendus soit 51 500 poussins.
Suivant les déclarations obtenues lors des auditions, il y a aurait également des sacs de poussins donnés. Nous ne pouvons les quantifier. »
Par ailleurs, très souvent, les poussins n’étaient pas directement broyés par un dispositif légal mais directement aspirés vivants par une vis sans fin. Ainsi un employé déclare : « théoriquement ça [[les poussins]] passe dans l’euthanasieur, mais là sur la vidéo ça passe directement dans la vis, comme la plupart du temps d’ailleurs. »
Un procès verbal indique : « en conclusion, il est établi que le broyeur ne répond pas aux exigences réglementaires en matière de protection animale. L’utilisation directe de cette machine, sans avoir tué les poussins au préalable, entraîne une souffrance animale certaine. »
Pourquoi des poussins sont tués dans les couvoirs ?
Poules pondeuses et poulets de chair actuels sont issus d’une sélection génétique de l’industrie visant soit le meilleur taux de ponte, soit la croissance musculaire la plus rapide. Aussi, les deux espèces sont très différenciées et les poussins mâles de race « pondeuse », non rentables, sont systématiquement tués – quel que soit le mode d’élevage, plein air et bio compris. En France, 7 couvoirs ont fait éclore 54 millions de poulettes en 2013. Environ autant de poussins mâles ont été tués le premier jour de leur vie.
Une partie des poussins « de chair » sont également triés selon leur sexe et tués dans les couvoirs suivant les demandes des élevages, tout comme les poussins jugés non conformes ou invendus.
Les mises à mort hors abattoir : promesses non tenues.
Suite à la diffusion par L214 des images de mise à mort des poussins dans ce couvoir du Finistère, le ministère de l’agriculture annonçait une nouvelle stratégie visant à « faire évoluer les pratiques de « mise à mort des animaux en dehors des abattoirs » et « la question de la mise à mort des poussins dans les couvoirs, ainsi que ses alternatives” ».
Les images révélées en décembre dernier dans un couvoir de canetons, notamment pour la production de foie gras, montrent que la situation n’a pas évolué.