Mobilisation internationale
Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, Belgique, Danemark, Suisse, États-Unis ou encore Nouvelle-Zélande : ce jeudi, des manifestations auront lieu devant les ambassades de France, rappelant que le pays est le premier producteur de foie gras au monde et l’un des derniers à pratiquer encore le gavage des canards et des oies. Sur Internet, la mobilisation s’est également organisée avec un appel international à écrire aux ambassades de France pour demander à l’État français d’y interdire le gavage.
Au Royaume-Uni, où le gavage est interdit au motif de la protection animale, une délégation de plusieurs associations- dont L214- sera reçue au cabinet du premier ministre David Cameron pour remettre au gouvernement britannique une pétition demandant l’interdiction de l’importation et de la vente de foie gras sur son territoire.
En France, polémique chez les grands chefs
En France, la mobilisation aura lieu sur fond de débat chez les grands chefs, depuis l’annonce chez Joël Robuchon de la suspension de ses commandes auprès de la société Ernest Soulard, épinglée par L214 dans une vidéo d’enquête exposant les conditions de gavage chez ce fournisseur bien connu du monde de la gastronomie.
L’enquête montre des canards bloqués nuit et jour dans des cages individuelles métalliques, immobilisés et se blessant en tentant d’effectuer des mouvements. Gavés à la chaîne et à la pompe hydraulique, les animaux peinent à respirer, certains souffrent d’infections ou agonisent. Des cadavres gisent sur le grillage, le plumage maculé de bouillie de maïs.
Pour le chef étoilé et présentateur de l’émission de M6 « Cauchemar en cuisine » Philippe Etchebest, « quand on fait du foie gras, les canards sont maltraités de toute façon puisqu’on les gave » rapporte le journal Sud-Ouest dans son édition de lundi.
La France, dernier bastion du foie gras
« Dans de nombreux pays du monde, le foie gras n’éveille pas les papilles mais inspire le dégoût légitime d’un procédé qui cause la souffrance d’animaux sans nécessité. Il est temps de mettre nos pratiques en harmonie avec l’attention que notre société estime porter aux animaux et de mettre fin au gavage en France, comme c’est le cas dans la plupart des pays européens. » estime Brigitte Gothière, porte-parole de L214.
En Europe, le gavage est explicitement interdit dans de nombreux pays, tandis que dans d’autres, cette pratique est illégale simplement au regard des lois qui protègent les animaux contre les mauvais traitements.
→ Voir la vidéo d’enquête (5min)
Une directive européenne précise quant à elle qu’ « aucun animal n´est alimenté ou abreuvé de telle sorte qu´il en résulte des souffrances ou des dommages inutiles ». Une déclaration d’intention, au vu des statistiques indiquant une mortalité des canards multipliée par 6 en période de gavage, et des nombreuses pathologies répertoriées comme liées à la suralimentation forcée des palmipèdes.
Parmi les derniers pays à interdire le gavage, d’anciens producteurs de foie gras : la Pologne en 1999 et Israël en 2003 -dont la Cour Suprême a décidé que « les « besoins de l’agriculture » ne doivent pas systématiquement compter plus que l’intérêt de protéger les animaux ». La Californie s’est quant à elle distinguée en interdisant à la fois le gavage et la vente de foie gras, en juillet 2012.
→ en savoir plus sur l’interdiction du gavage dans le monde
Contact presse :
Brigitte Gothière : 06 20 03 32 66
Sébastien Arsac : 06 17 42 96 84
À propos de L214
L214 est une association de protection animale centrée sur les animaux utilisés dans la consommation alimentaire (viande, lait, œufs, poisson).
Elle articule son travail sur 3 axes complémentaires :
- Rendre compte de la réalité des pratiques les plus répandues, les faire évoluer par des campagnes d’information et de sensibilisation. Repérer et tenter de faire sanctionner les pratiques illégales par des actions en justice. Travailler à l’évolution de la réglementation.
- Démontrer l’impact négatif de la consommation de produits animaux (terrestres ou aquatiques) et proposer des alternatives : diminution de la consommation, refus des produits issus de l’élevage intensif et promotion de l’alimentation végétarienne.
- Nourrir le débat public autour de la place accordée aux animaux.