Élevage en batterie de poules pondeuses de Kingersheim
Un procès pour actes de cruauté commis sur des animaux va se tenir demain mardi 7 février au Tribunal Correctionnel de Strasbourg.
Le 14 novembre 2010, les riverains d’un gigantesque élevage de poules pondeuses en batterie découvrent une situation catastrophique : à perte de vue, des poules entassées, décharnées, hagardes, agonisantes ou déjà mortes. Faute de nourriture et de soins depuis des semaines, les animaux dépérissent et tentent de survivre, les poules vivantes picorent les mortes.
Cette situation a abouti à la mort directe d’au moins 35 000 d’entre elles, et à l’évacuation vers l’abattoir des 135 000 poules survivantes.
Les associations L214 et Animalsace ont porté plainte contre ALSACE ŒUF et son gérant pour actes de cruauté et abandon commis sur des animaux domestiques.
Les deux associations seront présentes à l’audience.
Quand : mardi 7 février à partir de 9h
Où : Tribunal Correctionnel de Strasbourg, 7ème Correctionnelle, salle 2, Quai Finkmatt à Strasbourg.
Contact presse :
Sébastien Arsac (L214) : 06 17 42 96 84
Brigitte Gothière (L214) : 06 20 03 32 66
Vidéo sur demande
Les faits
En 2010, la société ALSACE ŒUF disposait d’un élevage de 200 000 poules pondeuses à Kingersheim près de Mulhouse.
- Depuis 3 ans, des nuisances, notamment l’invasion de mouches, avaient amené les riverains (via le Comité pour la préservation du cadre de vie – CPCV) à signaler l’élevage auprès de la Direction départementale de la protection de populations du Haut-Rhin (ancien Services vétérinaires) sans résultat effectif et durable.
- À l’automne 2010, la situation se dégrade. Les factures du fournisseur d’aliments n’étant plus honorées depuis le 30 septembre 2010, tout approvisionnement de nourriture cesse à compter du 4 octobre 2010.
- Le 14 novembre 2010, un riverain pénètre dans l’élevage, découvre le désastre et alerte autorités, presse et associations de protection animale.
- Suite à cette mobilisation, la préfecture décide de faire euthanasier les 135 000 poules pondeuses survivantes à l’abattoir Bruno Siebert de Ergersheim près de Strasbourg.
→ Ramassage des poules pondeuses pour l’abattoir
La plainte
L’objet de la plainte de L214 et d’Animalsace porte sur 4 points :
- Actes de cruauté commis sur des animaux domestiques et complicité : article L521-1 du code pénal
- Acte d’abandon commis sur des animaux domestiques : article L521-1 du code pénal
- Mauvais traitements sur animaux domestiques par un professionnel : article 215-11 du code rural
- Atteinte intentionnelle à la vie d’un animal domestique : article R655-1 du code pénal
L’élevage en batterie sur la sellette
L’élevage intensif va de pair avec le gigantisme des installations. En temps normal, les conditions de vie des animaux y sont déjà particulièrement pénibles. Au moindre problème, il est impossible de trouver des solutions acceptables devant le nombre d’animaux à secourir. L’ampleur du désastre est accentuée par le nombre de victimes.
L’élevage en batterie des poules pondeuses est une des pires formes d’élevage du point de vue de l’éthique animale. Les poules y sont enfermées sans accès à l’extérieur, sans pouvoir gratter le sol, faire des nids ou étendre les ailes aisément. La densité d’élevage à l’intérieur des cages est d’une poule par feuille A4. Elles peuvent être jusqu’à 200 000 entassées dans des bâtiments aveugles. Un accès au plein air permet indéniablement aux poules d’exprimer une plus grande gamme de comportements.