120 000 poules pondeuses agonisent dans l’élevage industriel de Kingersheim, faute de nourriture et de soins. Les associations Animalsace et L214 viennent de publier sur Internet une vidéo tournée à l’intérieur de l’élevage montrant l’amoncellement des cadavres. Une solution d’urgence devait être trouvée pour mettre fin à cette situation catastrophique dont la gravité n’a, à notre connaissance, jamais eu aucun équivalent en France.
Hier, vers 16h, la préfecture du Bas-Rhin ordonnait par arrêté l’euthanasie de tous ces animaux. La solution retenue sera un abattage massif dès ce week-end à l’abattoir Bruno Siebert de Ergersheim réquisitionné pour l’occasion.
Nous déplorons cette solution qui implique de transporter ces dizaines de milliers d’animaux, déjà très éprouvés, dans des conditions qui seront nécessairement mauvaises. En effet, la précipitation et l’ampleur de l’opération ne permettront pas d’éviter la mort de bon nombre d’oiseaux qui devront subir le chargement et le déchargement, l’entassement et le transport.
Ces poules ont été maintenues toute leur vie dans des cages exiguës, empêchant tout mouvement et causant une décalcification osseuse. Les fractures lors du chargement et du déchargement seront donc nombreuses. C’est d’ailleurs une des conséquences désastreuses de l’élevage en batterie sur le bien-être des animaux.
Aussi, les associations L214 et Animalsace demandent à assister en tant qu’observateurs à l’abattage des animaux, tout en déplorant que la solution de l’euthanasie sur place n’ait pas été choisie.
L’élevage intensif va de pair avec le gigantisme des installations. En temps normal, les conditions de vie des animaux y sont déjà particulièrement pénibles. Au moindre problème, il est impossible de trouver des solutions acceptables devant le nombre d’animaux à secourir. L’ampleur du désastre est accentuée par le nombre de victimes.