Le projet de loi a été approuvé à l’unanimité par le Conseil de la ville de São Paulo mardi 12 mai. La 9e ville la plus peuplée du monde (12 millions d’habitants) interdira non seulement la production de foie gras, mais aussi la vente de ce produit. Il en va de même des vêtements fabriqués avec de la fourrure animale. Le projet de loi (PL 537/2013) n’attend plus que la ratification du maire Fernando Haddad.
Ce n’est pas la première fois qu’un territoire interdit la commercialisation du foie gras : la Californie en 2012 (bataille juridique en cours), et l’Inde en 2014, ont précédé la décision de la mégalopole brésilienne.
Motivé par les souffrances infligées aux animaux, l’auteur de la proposition de loi, Laércio Benko, a déclaré que le foie gras constitue “une immense cruauté” envers les canards.
Les commerçants contrevenant à l’interdiction s’exposeront à des amendes de 5000 R$, soit 1500 €.
Pour Brigitte Gothière, co-fondatrice de L214 et de l’initiative Stop Gavage, “Dans les pays où les intérêts commerciaux ne viennent pas entraver le débat éthique, le prestige du foie gras s’écroule face à ce que subissent les canards et les oies. Quand une pratique cause une mortalité animale neuf fois supérieure à la normale, comme c’est le cas du gavage, il n’y a pas matière à controverse.”
Le Brésil figure parmi les pays du monde identifiés comme “nouveau pays acheteur de foie gras” par le Ministère de l’Agriculture, auprès desquels l’interprofession concentre ses efforts à l’exportation.
Le débat éthique entourant le gavage et la production de foie gras n’épargne pas la France et l’Europe.
À l’initiative de 36 eurodéputés, dont l’élue drômoise Michèle Rivasi (EELV), 5 eurodéputés formant le Collège des Questeurs se sont penchés mardi sur une requête d’interdiction du foie gras dans les restaurants du Parlement européen. En mars dernier, 320 000 signatures ont été remises à la Commission européenne par L214 et trois associations internationales de protection animale, demandant l’interdiction du gavage en Europe. La version française de la pétition avait recueilli plus de plus de 80 000 signatures.
*Le collège des questeurs est composé de 5 eurodéputés élus, chargés de gérer les tâches administratives et financières concernant directement les députés.