Appel contre l’élevage intensif

Le 05/09/2019

Personnalités, organisations et citoyens interpellent les responsables politiques

Le 5 septembre, L214 publie, dans les colonnes du Monde, un Appel contre l’élevage intensif déjà soutenu par plus de 150 personnalités et organisations. Cet appel est accompagné de la publication d’un livre documenté et sourcé, Quand la faim ne justifie plus les moyens – En finir avec l’élevage intensif, aux éditions Les liens qui libèrent.

Objectif : donner de la force à la demande des 88 % de Français opposés à ces élevages qui ne laissent aucun accès à l’extérieur aux animaux et ont des conséquences effroyables pour les animaux, l’environnement, la déforestation, la santé, les ressources en terres et en eau et les conditions de travail des éleveurs et ouvriers d’abattoirs… Pour que les responsables politiques ne puissent plus fuir leurs responsabilités.

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→ Le site de l’Appel contre l’élevage intensif

→ Étude élevage intensif – Institut Yougov

Stop à l'élevage intensif

Isabelle Adjani, Nathalie Baye, Matthieu Ricard, Nagui, Pierre Niney, Véronique Sanson, Arthur H., Laurent Baffie, Greenpeace, Youth for Climate, France Nature Environnement, la Fondation GoodPlanet, la Fondation 30 Millions d’Amis, la Fondation Brigitte Bardot, Sea Shepherd ainsi qu’Hugo Desnoyer, boucher, ou encore Pierre Hinard ou Pierre-Etienne Rault, éleveurs, figurent parmi les 200 premières personnalités et organisations signataires de cet Appel ouvert à la signature du public. L’Appel dénonce un système délétère et demande aux élus et au gouvernement :

  • un moratoire immédiat sur l’élevage intensif et l’interdiction de nouvelles constructions destinées à élever des animaux sans accès au plein air ;
  • un plan concret de sortie de l’élevage intensif, avec un accompagnement des personnes qui en dépendent aujourd’hui vers des productions alternatives ;
  • une végétalisation d’ampleur de l’alimentation en restauration collective publique ou privée.

D’un élevage paysan à un monde vegan, les visions à long terme de chacun peuvent différer, mais rien n’empêche de travailler en bonne intelligence pour atteindre cet objectif commun. Force est de constater qu’aujourd’hui, les lobbies de la viande, et particulièrement ceux de l’élevage intensif, profitent de la dispersion de tous les citoyens désireux de voir disparaître ce modèle d’élevage, effroyable et désastreux sur bien des plans.

Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214 : « Il est inconcevable qu’un petit nombre d’acteurs protégeant leurs intérêts financiers fassent plus longtemps barrage à des avancées exigées de longue date par 88 % des Français. Quelle que soit notre alimentation, carnée ou non là n’est pas la question, nous exigeons des mesures fortes et immédiates afin de répondre aux urgences éthiques et environnementales. En finir avec l’élevage intensif permettrait notamment d’éliminer 80 % des causes de la souffrance animale et de réduire significativement notre impact sur l’environnement. Engager la fin de ce système ne demande aucun courage politique : il ne s’agit que de répondre à une attente sociétale qui n’a jamais été aussi forte. »

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Élevage intensif et industriel : le modèle français doit changer

Aujourd’hui en France, l’élevage intensif, c’est-à-dire les élevages qui entassent les animaux dans un espace fermé sans possibilité d’accès à l’extérieur, concerne plus de 80 % des animaux. Ce sont des conditions d’élevage qui ne respectent pas leurs besoins physiologiques, biologiques ni sociaux. 99 % des lapins, 97 % des dindes, 95 % des cochons, 83 % des poulets, 60 % des chèvres ainsi que 58 % des poules pondeuses, sont concernés par ces pratiques (sources dans le livre et sur viande.info).

De plus, pêle-mêle, ce modèle alimente les émissions de gaz à effet de serre et d’ammoniac, l’excès de nitrates, la pollution des nappes phréatiques, la prolifération des algues vertes, l’antibiorésistance, l’émergence de nouveaux pathogènes, la déforestation, la disparition de la biodiversité, l’accaparement de terres et de ressources en eau, le gaspillage de l’argent public, et rend les conditions de travail éprouvantes, aliénantes et risquées pour les ouvriers de la viande et autres produits d’origine animale.

Ce constat des conséquences dramatiques de l’élevage intensif sur les animaux, l’environnement, le partage des ressources, la santé publique, le travail des éleveurs et des salariés des abattoirs est appuyé par le livre, sourcé et documenté sur chacun de ces aspects. Il constitue un puissant appel à l’action.

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Quel rapport avec une alimentation essentiellement végétale ?

On ne peut pas espérer changer les conditions d’élevage sans revoir le contenu de nos assiettes : si l’élevage intensif est la norme dans la majorité des filières, c’est que la demande est forte. Aujourd’hui, notre alimentation est essentiellement d’origine animale : 63 % du contenu de notre assiette en poids se compose de viande, de poisson, d’œufs et de produits laitiers. Chaque jour, plus de 3,5 millions d’animaux sont tués dans les abattoirs, dont 80 % viennent de l’intensif. Arrêter l’élevage intensif implique se diriger vers une alimentation essentiellement végétale.
Le mot essentiellement est volontairement fort, presque provocateur. Il vient en écho aux alertes environnementales et à l’urgence éthique aujourd’hui si peu prises en compte par nos dirigeants.
Dernièrement, le GIEC osait le comparatif entre les alimentations en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Plus l’alimentation tend vers le végétal, meilleure elle est pour l’environnement.

Dans une étude publiée dans la prestigieuse revue scientifique Nature, des chercheurs de l’université d’Oxford préconisent quant à eux une réduction de 90 % de la consommation de viande et de 60 % de la consommation de lait et d’œufs d’ici 2050 dans les pays développés, afin de limiter à 1,5 °C la hausse de la température mondiale, respectant ainsi l’objectif fixé par le GIEC.

Les études se succèdent et appellent à réduire significativement la production et donc la consommation de produits d’origine animale dans les pays comme la France pour espérer enrayer les conséquences indéniables du modèle actuel et pouvoir nourrir l’humanité.

Ensemble, on est plus fort

Les différences de pratiques, de stratégie, de vision ne doivent pas faire obstacle à une union, indispensable pour faire face à la puissance des tenants de l’élevage intensif. Cet Appel a pour ambition de rassembler largement, que notre alimentation soit carnée ou vegan, qu’on défende l’élevage paysan ou une société non spéciste.
En 2018, la loi Alimentation est passée à côté d’avancées significatives faute d’une représentation claire de l’opinion publique. Visibiliser la forte exigence sociétale est l’objectif de cet Appel : à la prochaine opportunité politique sur le sujet, le lobby citoyen doit être plus fort que le lobby de l’élevage industriel.
Les responsables politiques doivent percevoir que la révision de nos modèles agricole et alimentaire ne peut plus être différée ou esquivée.

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