Outre les questions éthiques qu’elle soulève, la consommation de viande de poulet n’est pas sans conséquences sur l’environnement et la santé humaine : intoxications alimentaires, antibiorésistance, pollution atmosphérique ou encore déforestation sont inhérentes au mode d’élevage intensif de ces oiseaux.
Impact sur la santé humaine
L’élevage intensif des poulets de chair n’est pas non plus anodin pour la santé humaine.
En effet, cette production est une cause fréquente d’intoxication alimentaire (salmonelles, Campylobacter). Selon l’EFSA, 20 % à 30 % des cas humains de campylobactériose sont directement imputables à la consommation de viande de poulet [1].
En outre, pour prévenir et combattre l’apparition de maladies liées à la surpopulation des animaux, les antibiotiques sont distribués aux oiseaux en grandes quantités, parfois directement dans l’alimentation. Cette utilisation massive de produits vétérinaires induit l’apparition de bactéries qui leur sont résistantes. Ce recours aux antibiotiques pose la question de l’antibiorésistance.
Par ailleurs, l’aviculture intensive favorise l’émergence d’épidémies. Elle a par exemple contribué à l’apparition et au développement de maladies telles que la grippe aviaire.
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Impact sur l’environnement
Si l’impact de la production de viande rouge sur l’environnement est désormais relativement connu et fait l’objet d’un consensus de la part de la communauté scientifique, les problèmes environnementaux liés à l’élevage de volailles sont souvents passés sous silence.
Or la production de poulets est elle aussi émettrice de gaz à effet de serre. On estime que pour produire 1 kg de poulet, 7 kg de CO2 sont émis ! C’est certes moins que pour l’élevage bovin, mais si l’on multiplie ce chiffre par le nombre d’animaux concernés, le résultat est loin d’être négligeable [2].
L’élevage de poulets nécessite également d’importants besoins en eau.
Il faut ainsi plus de 6000 L d’eau (hors eau de pluie) pour produire 1 kg de protéines de viande de poulet, alors que les protéines végétales en nécessitent environ 15 à 30 % de moins [4] .
Enfin, à l’instar de l’élevage porcin, l’élevage de volailles contribue significativement à la pollution des eaux. En effet, en se décomposant, les déjections des animaux produisent de l’azote, source de pollution microbienne et responsable de la prolifération d’algues lorsqu’il est rejeté dans les eaux.
Par ailleurs, lorsque l’on sait qu’il faut 5 kg de protéines végétales pour produire 1 kg de protéines de poulet [5], on peut considérer que l’élevage de ces oiseaux a des conséquences directes sur la raréfaction des terres agricoles et est un gaspillage de ressources énorme. En outre, l’alimentation des poulets étant constituée pour ¼ de soja, nous pouvons tenir cette production pour partie responsable de la déforestation, le soja utilisé pour nourrir les animaux étant massivement importé du Brésil [3]. L’alimentation représente en moyenne 75 % de l’impact environnemental lié à la production d’un kilo vif de poulet, loin devant le bâtiment d’élevage, les effluents et le transport des animaux [6].
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Sources
[1] EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments), 2014. Les Zoonoses expliquées par l’EFSA : Campylobacter, 2 p.
[2] FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations), 2013. Tackling Climate Change Through Livestock – A Global Assessment of Emissions and Mitigation Opportunities, Rome, 116 p (p. 38, table 9).
[3] INRA (Institut national de la recherche agronomique), 2015. Volailles : les chercheurs veillent au grain, 27 p. (p. 11-12).
[4] Mekonnen M. M., Hoekstra A. Y, 2012. A Global Assessment of the Water Footprint of Farm Animal Products.
[5] Mottet A., De Haan C. et al., 2017. Livestock: On our Plates or Eating at our Table? A New Analysis of the Feed/Food Debate, 104 p (p. 1-8).
[6] Puybasset A., 2019. « Formuler l’aliment volaille selon son impact environnemental », Réussir volailles.