Poissons

La pêche : une chasse sans merci

Lorsqu’on parle de pêche, on ne parle ni de cueillette, ni d’exploitation minière, mais bien de chasse. Les mers, lacs et cours d’eau sont hérissés de pièges humains qui conduisent à la mort des centaines de milliards d’animaux chaque année. Les bateaux sont de mieux en mieux équipés pour ne laisser aucune chance aux poissons : à la fois par la sophistication des outils de capture et par la multiplication des équipements permettant de repérer leurs proies. On estime aujourd’hui que plus de 1600 milliards de poissons sont pêchés chaque année dans le monde.

La lente agonie des poissons pêchés

Les poissons sauvages sont capturés et tués d’une manière totalement incompatible avec les concepts de traitement et d’abattage destinés à limiter le mal‐être, et l’intensité autant que la durée de leur souffrance sont probablement importantes. La capture de poissons sauvages peut durer de quelques heures à plusieurs jours. La plupart d’entre eux sont susceptibles de mourir écrasés dans des filets, par suffocation au contact de l’air ou bien disséqués vifs. Ils peuvent être rapidement réfrigérés alors même qu’ils suffoquent encore, un procédé qui peut à la fois accroître et prolonger leur souffrance.


La durée de l’agonie varie selon les espèces, le traitement, mais aussi la température. Elle peut se prolonger de 25 minutes à… 4 heures !

L'hécatombe des prises accessoires

En plus des prises attendues, une partie des animaux capturés ne correspondent pas aux espèces ciblées ou sont trop jeunes ; ils sont alors rejetés à la mer, morts ou agonisants. C’est ce qu’on appelle les prises accessoires. Dans certaines pêcheries de chalutage de crevettes, le rejet peut atteindre 90 % de la prise. 89 % des requins marteaux et 80 % des requins blancs et des requins renards ont disparu de l’Atlantique Nord Est dans les 20 dernières années suite aux prises accessoires.

Les ravages de la pêche fantôme

La « pêche fantôme » désigne la prise d’animaux par des équipements de pêche perdus ou abandonnés en mer (filets, pièges et nasses). La « pêche fantôme » fait aussi des prises innombrables : quand un filet maillant est perdu ou abandonné, il continue à pêcher tout seul pendant des mois, voire parfois pendant des années, et tuer sans distinction poissons et autres animaux.

Ces équipements représenteraient 10 % des déchets marins.

La surpêche

Aujourd’hui, on parle de surpêche : les poissons sont de moins en moins nombreux dans les océans. Ils ne se reproduisent pas assez vite pour « remplacer » leurs congénères pêchés. Les estimations du degré de surexploitation des ressources halieutiques sont variables et controversées, aussi bien pour des raisons scientifiques que politiques et économiques. Mais il n’y a pas de doute sur le fait que la surpêche existe bel et bien. Les espèces les plus couramment pêchées aujourd’hui pourraient avoir disparu si la pression humaine (surpêche, pollution et destruction des milieux) continue au rythme actuel. En savoir plus sur la pêche et ses conséquences