Cochons

Pig Minimum Standards

L214 demande aux entreprises de bannir les pires pratiques d’élevage et d’abattage des cochons en s’engageant à respecter d’ici 2030 les critères du Pig Minimum Standards

Le Pig Minimum Standards (PMS) est un référentiel comprenant 9 critères liés aux conditions d’élevage et d’abattage des cochons. Il est soutenu par plusieurs associations de défense des animaux en France et en Europe. 

Comme Marie Blachère ou Poulaillon, Saint-Jean et Big Fernand, les entreprises qui s’engagent à respecter le Pig Minimum Standards font le choix :

  • de bannir toutes les mutilations pratiquées sur les cochons, le claquage des porcelets et le sevrage avant 28 jours,
  • d’imposer la mise en place d’enrichissements (comme de la paille) et la réduction des densités,
  • de refuser les cages individuelles et les méthodes d’étourdissement impliquant une haute concentration de CO2,
  • d’inclure une part minimale d’approvisionnement issue d’élevages garantissant un accès à l’extérieur aux animaux.

8 Français sur 10 rejettent le modèle de l’élevage intensif des cochons. Dans la continuité de son action contre l’élevage en cage des poules pondeuses et contre les pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets « de chair », L214 appelle donc l’ensemble des entreprises agroalimentaires commercialisant de la viande de cochons à répondre à la demande des citoyens et à s’engager sur le Pig Minimum Standards.

Un engagement concret contre les pratiques illégales de la filière porcine

Porcelets en maternité avec la queue coupée
En France, la quasi-totalité des élevages standard de cochons enfreignent la réglementation, notamment par la pratique de mutilations routinières comme la caudectomie (voir Mutilations des porcelets) et ce, avec la complaisance des services de l’État. C’est ce qu’a rappelé, en 2023, le tribunal correctionnel de Brest en condamnant à une amende de 20 000 € un élevage breton pratiquant la coupe systématique des queues des cochons. En s’engageant à respecter les critères du Pig Minimum Standards, les entreprises décident de ne plus cautionner ces pratiques illégales. Autrement dit, elles cessent de s’approvisionner auprès d’exploitations hors la loi.
En pratique, les grandes marques, la grande distribution, les chaînes de restauration ou les coopératives s’engagent à ce que leurs fournisseurs satisfassent d’ici 2030 à 9 conditions au minimum, pour 100 % de leur viande de cochons fraîche, surgelée et transformée (y compris sous forme d’ingrédients) :
  1. Respecter toutes les lois et réglementations de l’Union européenne en matière de protection animale, quel que soit le pays de production.
  2. Mettre fin à toutes les mutilations pratiquées sur les cochons : la coupe des queues, la castration chirurgicale et la section des dents (même partielle) sont strictement interdites.
  3. Interdire les méthodes d’étourdissement et de mise à mort des animaux en élevage par percussion crânienne manuelle (dont la mise à mort des porcelets par claquage).
  4. Interdire le sevrage des porcelets avant 28 jours minimum.
  5. L’utilisation de cages pendant les phases de gestation et de maternité est interdite. Les truies sont élevées en groupe pendant toute la durée de la gestation et immédiatement après la saillie ou l’insémination.
  6. Mettre en œuvre les espaces minimaux suivants par animal1 :

     

    pour les porcs à l’engraissement
    • au moins 0,5 m² par cochon de 8 à 30 kg
    • au moins 0,65 m² par cochon de 30 à 50 kg
    • au moins 0,85 m² par cochon de 50 à 85 kg
    • au moins 1 m² par cochon jusqu’à 110 kg
    • au moins 1,2 m² par cochon au-delà de 110 kg

pour les truies

    • pendant la phase de gestation : au moins 3 m² par  truie
    • en maternité : chaque case doit mesurer 6,5 m² au moins, dont 5 m² dédiés à la truie.
  1. Respecter des normes plus élevées en ce qui concerne l’environnement des cochons à toutes les étapes de leur vie (maternité, post-sevrage, truies gestantes et porcs à l’engraissement), dont :
    • 50 % au moins de sol plein, avec de la litière végétale sur l’entièreté de la surface pleine.
    • Pour les truies, des matériaux de nidification adaptés doivent également être distribués avant et pendant la mise bas en complément de la litière.
    • De la lumière naturelle. Dans le cas de fenêtres, celles-ci doivent représenter au moins 3 % de la surface au sol.
    • Pour 10 % au moins des approvisionnements, garantir un accès à l’extérieur aux animaux (accès au plein air ou au minimum à une courette), sans prendre en compte cette surface dans le calcul de la densité à l’intérieur des bâtiments.
  2. Interdire les méthodes d’étourdissement impliquant une haute concentration de CO2.
  3. Garantir le respect des exigences ci-dessus par une procédure d’audits indépendants et la publication d’un reporting annuel d’avancement.
Sources
  1. Les densités ne peuvent pas être calculées en fonction d’un éventuel détassage (envoi d'un ou plusieurs animaux à l'abattoir avant les autres).