Poules pondeuses

Activité du couvoir : sélection des poules pondeuses

En France, 42,6 millions de poules pondeuses sont utilisées pour produire les œufs. En 2018, ces poules ont produit environ 14,3 milliards d’œufs. La consommation moyenne est de 220 œufs par habitant et par an.

300 œufs par poule pondeuse et par an

Les poules pondeuses sont issues d’une sélection génétique favorisant la production d’œufs : une poule pondeuse d’élevage pond environ 300 œufs par an1 alors qu’à l’état sauvage, une poule en pond en moyenne 602

Une centaine de millions d’œufs de race « pondeuse » environ éclosent chaque année en France. Cette souche de gallinacé, spécialisée dans la production des œufs, est très différente de celle utilisée pour la production de volailles de chair : les souches de volailles de chair sont optimisées pour atteindre le poids d’abattage en 42 jours alors qu’un coq issu de souche pondeuse nécessiterait bien plus de temps et de nourriture. En dehors de quelques coqs sélectionnés pour être reproducteurs, les mâles sont donc soit éliminés avant la naissance (ovo-sexage) s’il s’agit de poussins issus de souche brune, ou bien à la naissance par broyage ou gazage pour les poussins issus de poules blanches, dont les œufs sont utilisés dans les produits transformés et dans la restauration. Il reste alors 45,9 millions de poulettes (des reproductrices et des productrices d’œufs de consommation) et quelques dizaines de milliers de coqs3.

Dès l'éclosion : tri des poussins, élimination des mâles

Cette vidéo, provenant d’un couvoir de Bretagne en 2014, montre les agissements routiniers d’une entreprise bretonne d’accouvage qui fait quotidiennement éclore des milliers de poussins à destination d’élevages de poules pondeuses ou de poulets de chair. À la naissance, les poussins sont triés et « sexés » (le sexage est l’action de trier les animaux en fonction de leur sexe). Les femelles de type « pondeuse » sont conservées, tandis que les poussins mâles de la même souche sont écartés et traités comme des déchets. Les poussins faibles ou malformés subissent le même sort. La plupart des poussins indésirables sont jetés vivants, par caisses entières, dans une broyeuse. D’autres caisses de poussins encore en vie sont directement jetées dans la benne à ordures – où se déversent les poussins déchiquetés par la broyeuse. Des milliers d’autres poussins sont étouffés dans des sacs-poubelle : la vidéo montre un employé remplir, refermer et écraser un sac de poussins vivants, puis l’abandonner alors que le sac continue de remuer. En France, depuis le 1er janvier 2023, la mise à mort des poussins des lignées brunes destinées à la production d’œufs de consommation issus de couvoirs a été interdite.4 Cette interdiction ne concerne ni les poussins issus de poules blanches ni les canetons femelles de la filière foie gras

Les poussins broyés font-ils des nuggets ?

Les poussins broyés sont classés comme sous-produits animaux de catégorie 35. Ils peuvent alors être utilisés comme nourriture pour animaux (de compagnie ou autres), en engrais, en huile ou biodiesel. La catégorie 3 comporte aussi d’autres débouchés : pharmacie, cosmétique, agronomie (engrais dont compost et digestats de méthanisation), produits manufacturés, produits artisanaux, voire artistiques, énergie5-7.

Même en plein air et en bio ?

On pourrait croire que les élevages labellisés plein air ou bio ne pratiquent pas cette effroyable sélection. C’est pourtant le cas, et pour les même raisons : les producteurs dans ces types d’élevage sont aussi soumis à la pression économique et utilisent donc des races optimisées pour la ponte.

Références

1. En 2015, les poules pondeuses françaises ont pondu en moyenne 336 œufs par place (les poules sont remplacées au bout de 17 mois).
ITAVI, 2016. Performances techniques et coûts de production en volailles de chair, poulettes et poules pondeuses, résultats 2015, 64 p. (p. 55).

2. Romanov M. N., Weigend S., 2001. « Analysis of Genetic Relationships Between Various Populations of Domestic and Jungle Fowl Using Microsatellite Markers », Poultry Science, 80 (8), p. 1057-1063 (p. 1057).

3. 45 911 000 poules pondeuses étaient présentes dans les exploitations en France en 2019 d’après Agreste.
Agreste, 2020. Statistique agricole annuelle 2019. Données définitives, 64 p. (p. 22).