Face à leur mort certaine, les animaux ne sont pas passifs. Ils résistent mais nous ne le voyons pas. Grâce à des images d’abattoirs, nous pouvons témoigner que des moutons, cochons, vaches, veaux, chevaux, oiseaux… reculent dans le couloir de la mort. Certains tentent de s’enfuir, mais très rares sont ceux qui y parviennent.
La résistance à l’abattoir
À l’abattoir, les animaux stressés par la mise à mort dégagent des phéromones qui stressent à leur tour les autres animaux. La plupart ont également peur des impasses, qui suscitent chez eux des réactions de fuite. Ils vont ainsi rarement d’eux mêmes dans les dispositifs de contention, et tentent de reculer dans les couloirs qui les y mènent. Un employé est généralement là pour les re-diriger, par la peur ou par une décharge électrique.
Lors de nos enquêtes en abattoirs, nous avons vu des chevaux faire marche arrière à plusieurs reprises, des bovins tenter de s’échapper des box de contention, des cochons refuser d’avancer malgré les coups, ou des poulets se débattre de toutes leurs forces pour éviter le bain électrifié.
Des animaux réussissent à s’évader
Bien que ce soit extrêmement rare, il arrive que des animaux réussissent à s’enfuir de l’abattoir, comme le cas de ce courageux veau en juillet 2018, ayant échappé à la police durant près d’une heure, avant de se réfugier derrière la mairie de Carmaux dans le Tarn, et d’être recueilli par la Fondation Bardot.
Quelques jours avant, en Isère, cette vache qui a fait preuve de la même ardeur, a quant à elle été abattue d’un coup de fusil deux heures après son évasion, en lisière de l’autoroute A43.
En 2014, l’histoire de cette vache de 4 ans suivie par son veau, abattue de 70 balles par 6 policiers après avoir sauté d’un camion, avait elle aussi beaucoup ému les médias.
Si ces évasions restent anecdotiques au regard des 3 millions d’animaux abattus chaque jour dans les abattoirs, elles témoignent de la volonté ardente de ces êtres sensibles de continuer à vivre, et confrontent régulièrement la population à ses choix alimentaires impliquant de donner la mort à des êtres qui ne veulent pas mourir.
Vous avez été ému par ces images ? Il ne tient qu’à nous de prendre en considération ces gestes de résistance et d’intégrer à notre société les animaux comme il se doit : comme des êtres sensibles qui ont des besoins, des désirs et des volontés.