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L214 a enquêté sur le plus grand syndicat agricole français, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), qui prône une agriculture productiviste et intensive.
À l’aide d’images d’archives, d’interviews d’éleveurs et de synthèses graphiques, les épisodes explorent de multiples facettes de ce syndicat faiseur de ministres. Il met en lumière sa restructuration de l’agriculture, ses conflits d’intérêts, mais aussi les conséquences désastreuses de son action pour les éleveurs, l’environnement et les animaux.
Dans les années 1960, la FNSEA s’est donné pour mission de moderniser et d’industrialiser l’agriculture et a favorisé des transformations radicales. Parmi ces transformations, le remembrement joue un rôle clé : cette procédure vise à regrouper des petites parcelles morcelées en exploitations plus vastes. En concentrant ainsi les terres, certains agriculteurs ont constitué de grandes exploitations, ce qui leur a permis de bénéficier des avancées technologiques. Ceux qui ne pouvaient pas suivre cette course à l’agrandissement n’ont pas eu d’autre choix que de quitter leur métier, souvent pour devenir ouvriers d’usine.
Source : Insee, ministère de l’Agriculture, Bourgeois L., Demotes-Mainard M., 2000.
Les exploitations s’agrandissent, les volumes de production doublent, mais, en parallèle, le nombre d’agriculteurs s’effondre.
* en kgCO2e/kg.
Source : Poore & Nemecek (2018), Bonpote.com, Ourworldindata.com
L’impact des produits animaux, comparé à celui des végétaux, sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) est significatif. Les principales raisons sont :
En France, le secteur agricole est la deuxième cause du réchauffement climatique.
L’adoption et la promotion d’une agriculture intensive par la FNSEA engendrent un type d’élevage catastrophique pour les animaux.
Chaque année, 1,2 milliard d’animaux issus d’élevages français sont abattus, et 80 % d’entre eux proviennent d’élevages intensifs, sans accès à l’extérieur. Selon leur espèce, ils sont enfermés dans des cages, entassés dans des bâtiments, des enclos, des bassins, souvent sans règles minimales de protection animale, ou avec des exigences dérisoires.
Source : Insee, ministère de l’Agriculture, Bourgeois L., Demotes-Mainard M., 2000.
* dans un élevage de lapins
Source : Samu social agricole national
Source : Ministère de l’Agriculture, SSP, 2018
Chartier L., Chevrier P., 2015
Source : Plan national MSA de prévention du suicide, Sénat – Rapport d’information n° 451 (2020-2021), ministère de l’Agriculture.
La FNSEA exerce une influence hégémonique grâce à son réseau tentaculaire.
Elle repose sur un système d’interconnexions entre ses filiales spécialisées, ses dirigeants, et des acteurs majeurs de l’industrie, concentrant les pouvoirs et alimentant les conflits d’intérêts.
Les dirigeants des principales filiales de la FNSEA, celles qui détiennent véritablement le pouvoir au sein de l’organisation, siègent également au bureau national de la FNSEA.
Le groupe Avril, acteur majeur de l’industrie agroalimentaire, a été fondé et est dirigé par des cadres de la Fédération des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP), une filiale de la FNSEA. Il n’est donc pas surprenant qu’Arnaud Rousseau, président de la FNSEA depuis 2023, occupe aussi des fonctions stratégiques au sein d’Avril, renforçant ainsi l’interdépendance entre le syndicat et l’industrie agroalimentaire.
Unigrains, fonds d’investissement clé dans le secteur agricole, est présidé par Éric Thirouin, qui cumule plusieurs fonctions : trésorier de la FNSEA, président de la chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir, et président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB), une filiale influente de la FNSEA. Ces liens étroits placent Unigrains sous le contrôle direct de la FNSEA.
Ces connexions bénéficient principalement aux grandes coopératives céréalières, renforçant la dépendance des éleveurs à un système totalement défavorable pour eux.
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