Le foie gras bientôt interdit à la vente en Israël
L’Assemblée israélienne se prépare à voter l'interdiction de la vente de foie gras sur son territoire, en raison des souffrances infligées aux canards et aux oies gavés.
Le pays est en passe de devenir le deuxième État à interdire la commercialisation du foie gras, après la Californie en 2012.
Israël était le 4e plus important producteur de foie gras au monde, jusqu'à l'interdiction du gavage dans le pays en 2003, mais la vente de foie gras y était encore autorisée.
Contacts presse :
Brigitte Gothière : 06 20 03 32 66
Sébastien Arsac : 06 17 42 96 84
La proposition de loi a été approuvée en lecture préliminaire par 59 votes contre 10, mercredi à la Knesset (parlement) d'Israël. La "Loi d'interdiction de l'importation et de la vente de foies d'animaux qui ont subi la torture" prévoit d'interdire toute commercialisation de foie gras à l'intérieur du pays.
L'auteur de la proposition de loi, le député Dov Lipman, membre du parti centriste Yesh Atid, a déclaré :
« Je suis fier de faire partie d'une Knesset qui a choisi de placer les valeurs devant les intérêts et les plaisirs futiles. », ajoutant : « En tant qu'élu, l'une de mes nombreuses responsabilités est de me soucier des droits des animaux, dont le sort dépend entièrement de nous. Je crois que cette loi bénéficiera non seulement aux animaux mais aussi à l'image d'Israël. Le temps est venu de bannir d'Israël cette nourriture corruptrice des esprits. »
La proposition de loi établit que « le foie gras est l'organe malade, enflé et dégénéré d'oiseaux aquatiques. Les foies malades sont obtenus en gavant les oiseaux de quantités de féculents qui dépassent ce que les oiseaux avaleraient naturellement. Le gavage est réalisé en administrant un lourd mélange glucidique aux oiseaux au moyen d'un tube. Les oiseaux souffrent de dysfonctionnements du foie et des membres, de problèmes respiratoires, de difficultés motrices et d'une terreur du gavage. Les oiseaux qui ne meurent pas pendant ce procédé sont abattus au point d'explosion. »
Lorsque la loi aura été approuvée en première, seconde et troisième lecture, seule l'importation de foie gras pour la consommation personnelle restera autorisée. Les restaurants et magasins n'auront, eux, plus l'occasion de mettre de foie gras à la carte ou en rayon.
Israël s'était déjà distingué en 2003 en mettant un terme à la pratique séculaire du gavage sur son territoire. Par décision de la Cour Suprême, le gavage avait été déclaré contraire aux lois de protection des animaux, considérant que « les "besoins de l'agriculture" ne doivent pas systématiquement compter plus que l'intérêt de protéger les animaux ». Israël était alors le 4e plus grand producteur de foie gras dans le monde, après la France, la Hongrie et la Bulgarie.
Si le foie gras bénéficie encore en France d'un ardent soutien politique, « un mouvement international de contestation du gavage est en marche », estime Brigitte Gothière, porte-parole de l'association L214 pour qui « tôt ou tard, la France sera amenée à regarder en face les souffrances infligées aux animaux. »
En période de gavage, la mortalité des canards est six à vingt fois plus importante, du fait de l'état de santé fortement dégradé des animaux : blessures ou affections liées au passage de l'embuc ou défaillance des organes vitaux. Du fait des lésions et des souffrances engendrées, le gavage est interdit partout en Europe, à l'exception de 5 pays : la France, la Hongrie, la Bulgarie, l'Espagne et la Belgique.
→ Faits et chiffres sur le gavage
→ Photos de gavage en France (sous Creative Commons)
→ Vidéo de gavage en France (2012)
À propos de L214
L214 est une association de protection animale centrée sur les animaux utilisés dans la consommation alimentaire (viande, lait, œufs, poisson).
Elle articule son travail sur 3 axes complémentaires :
- Rendre compte de la réalité des pratiques les plus répandues, les faire évoluer par des campagnes d’information et de sensibilisation. Repérer et tenter de faire sanctionner les pratiques illégales par des actions en justice. Travailler à l’évolution de la réglementation.
- Démontrer l’impact négatif de la consommation de produits animaux (terrestres ou aquatiques) et proposer des alternatives : diminution de la consommation, refus des produits issus de l’élevage intensif et promotion de l’alimentation végétarienne.
- Nourrir le débat public autour de la place accordée aux animaux.
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