Foie gras : dans l’enfer d’un couvoir

Le 21/12/2015

Broyage et mutilations des canetons

L’association L214 révèle aujourd’hui deux nouvelles enquêtes menées dans la production de foie gras. La première plonge dans l’univers industriel d’un couvoir des Pays de la Loire. La deuxième montre l’insémination artificielle de canes dans un élevage du Sud Ouest.
Deux étapes cruciales et inhérentes à la production de foie gras.

Ces nouvelles images exposent une fois de plus la violence des pratiques d’élevage et de mise à mort dans la production de foie gras : des milliers de canetons broyés, certains encore vivants en sortie de broyeuse, les becs systématiquement mutilés, les canes inséminées de force, des animaux exploités jusqu’à épuisement et des mises à mort brutales en élevage.

enquête foie gras couvoir canetons broyés

→ Voir les vidéos

→ Voir et télécharger des photos

Le gavage et les mortalités accrues qui découlent de la production de foie gras sont aujourd’hui bien connues. Cette nouvelle enquête édifiante menée par L214 lève le voile sur des pratiques choquantes que la filière foie gras cherche à cacher aux consommateurs.

« On connaissait la violence du gavage, on découvre aujourd’hui d’autres horreurs qui entourent la production de foie gras. 62% des Français sont déjà conscients de la souffrance des canards et des oies causée par le gavage et 51% d’entre eux sont même favorables à son interdiction. Cette prise de conscience progresse d’année en année et devrait encore s’accélérer au vu de ces nouvelles images. » déclare Brigitte Gothière, porte-parole de L214.

→ Sondage YouGov pour L214 – déc. 2015

→ Principaux chiffres sur la production de foie gras

Contact presse :
Brigitte Gothière : 06 20 03 32 66
Sébastien Arsac : 06 17 42 96 84

La mort violente des canetons

Le premier volet de l’enquête dévoile l’activité quotidienne d’un couvoir de canetons pour les filières foie gras et chair en Pays de la Loire.
Cet été, le sort des poussins broyés avait fait réagir 45 parlementaires et des millions de personnes : ici, même scandale, seuls les canards mâles sont utilisés dans la production de foie gras et ce sont des milliers de canetons femelles qui finissent broyés chaque jour, comme le confirme l’échange entre deux employés :
« – Sur la feuille, je marque combien j’en détruis.
– Ca fait un paquet, hein ! Là, il y en a 6000, 7000.
– Ils prennent pas les femelles. Ca c’est les canards pour les foies gras. Le foie des femelles, en fin de compte, il est trop petit, quoi. C’est pas avantageux pour eux. 
»
Certains canetons sortent disloqués mais encore vivants de la broyeuse les vouant à une mort lente et douloureuse.
Quant aux canetons mâles, leur bec est systématiquement mutilé par brûlure dans une machine industrielle qui s’embrase toutes les 5 secondes. L’image est cauchemardesque.

Dislocation du cou et insémination de force

Second volet de l’enquête dans le Sud Ouest dans l’univers des canards reproducteurs, parents des canetons qui naissent dans les couvoirs. Les canes sont immobilisées et inséminées de force. On voit une cane être brutalement mise à mort par dislocation du cou, le procédé échoue. Des canes épuisées se déplacent à grand-peine. Quant aux canards mâles dont on prélève la semence, ils sont enfermés dans des cages minuscules.

Les mises à mort hors abattoir : promesses non tenues.

En novembre 2014, suite à la diffusion par L214 des images de mise à mort des poussins dans un couvoir du Finistère, le ministère de l’agriculture annonçait une nouvelle stratégie visant à « faire évoluer les pratiques de « mise à mort des animaux en dehors des abattoirs » et « la question de la mise à mort des poussins dans les couvoirs, ainsi que ses alternatives” ».
Les images révélées aujourd’hui montrent que la situation n’a pas évolué. Les procédures de mise à mort aussi bien en couvoir qu’en élevage sont cruelles et réalisées en infraction avec la réglementation :
– le broyage des jeunes oiseaux est toujours d’actualité et, dans ce couvoir, des canetons sont encore vivants en sortie de broyeur : leur mise à mort n’est pas immédiate.
– la technique de mise à mort des canes en élevage par dislocation manuelle du cou montre un procédé cruel mal maitrisé par l’opérateur, engendrant une agonie certaine pour l’animal.

Extraits du règlement (CE) No 1099/2009 du conseil du 24 septembre 2009 sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort.
Annexe I. Chapitre II.

2. Broyage
Cette méthode assure le broyage instantané et la mort immédiate des animaux. Le dispositif mécanique contient des lames à rotation rapide ou des bosses en mousse. La capacité de l’appareil est suffisante pour que tous les animaux soient mis à mort immédiatement, même s’ils sont traités en grand nombre.

3. Dislocation du cou et percussion de la boîte crânienne
Ces méthodes ne sont pas utilisées de manière courante, mais uniquement dans les cas où l’on ne dispose pas d’autres méthodes d’étourdissement.
Ces méthodes ne sont pas utilisées en abattoirs, sauf à titre de méthodes d’étourdissement de remplacement.
Nul ne met à mort par dislocation manuelle du cou ou percussion de la boîte crânienne plus de soixante-dix animaux par jour.
La dislocation manuelle du cou n’est pas appliquée à des animaux de plus de 3 kg de poids vif.

Contact presse :
Brigitte Gothière : 06 20 03 32 66
Sébastien Arsac : 06 17 42 96 84